Adieu l'ARTISTE ....!
Envoyée jeudi 24 décembre 2020 à 22:26:00
Adieu l'Artiste !
L'un des plus grands musiciens de son temps, Artiste et Humaniste , vient de nous quitter à l'âge de 98 ans.
Ivry Gitlis avait marqué, par sa personnalité , son immense talent , sa bonne humeur permanente , son plaisir de partager les pages de l'histoire de Musique En Polynésie, lors de son séjour en Polynésie Française en 1989 .
Originaires de Kamenets-Podolski, aujourd’hui en Ukraine, les parents d’Ivry Gitlis se rencontrent lors de leur départ pour la Palestine où il naît à Haïfa en 19221.
D'une famille modeste, le jeune Ivry qui réclame un violon à l’âge de quatre ans. Son entourage se cotise pour lui offrir l’instrument et les premières leçons. Les progrès sont fulgurants. Il donne son premier concert à sept ans !
Les dons musicaux d’Ivry sont vite remarqués par l’influent Bronislaw Huberman (fondateur de l’orchestre de Palestine) qui encourage l’enfant prodige à travailler en Europe. Ce sera le départ pour Paris, tout d’abord, avec l’expérience en demi-teinte du Conservatoire avec Jules Boucherit, puis à Londres où il travaille avec Carl Flesch, enfin, il reçoit aussi un enseignement particulier avec des géants du violon (Jacques Thibaud et Georges Enesco, tous deux élèves de Martin-Pierre Marsick).
À Londres, à l’approche de la guerre, période agitée pour le jeune violoniste, il connaît ses premiers succès devant l’armée britannique tout en se portant volontaire pour travailler dans une usine de munitions3. Après la guerre, il fait ses débuts avec l’orchestre philharmonique de Londres et enregistre pour la BBC radio.
Puis, au début des années 1950, c’est la découverte des États-Unis et la rencontre avec Jascha Heifetz et le grand pédagogue Théodore Paskus.
En 1955, il rentre dans « l’écurie » du plus grand imprésario de l’époque, Sol Hurok, qui fera d’Ivry un symbole, le premier violoniste israélien à aller jouer en URSS. Parallèlement, plusieurs tournées ont lieu à travers les États-Unis avec des chefs comme Eugene Ormandy et George Szell. Viennent ensuite les premiers enregistrements pour relayer les concerts. Ses interprétations des grands concertos du xxe siècle, comme Alban Berg, Igor Stravinsky, Jean Sibelius, Béla Bartók, sont saluées par les plus hautes récompenses en France comme aux États-Unis.
Dans les années 1960, c’est le retour à Paris, où Ivry réside le plus régulièrement entre deux tournées. Il devient un des interprètes les plus demandés de la scène classique internationale et donne des concerts avec les plus grands orchestres. Ses disques d’anthologie, des grandes œuvres de virtuosité du répertoire, sont des succès populaires.
Ses apparitions sur les chaînes de télévision sont nombreuses, et il contribue ainsi largement à populariser la musique classique auprès du grand public. Il y joue notamment la gavotte de la Partita pour violon seul nº 3 de Bach. C’est ainsi qu’en 1981, il tient avec bonheur le rôle de René Vivien, clochard violoniste, dans l’épisode Maigret et l’homme tout seul de la série Les Enquêtes du commissaire Maigret avec Jean Richard (première diffusion le 8 mai 1982).
Mais sa célébrité médiatique n’empêche pas les compositeurs contemporains les plus exigeants, tels Bruno Maderna, René Leibowitz et Iannis Xenakis, d’écrire pour lui. À la même époque, il crée et anime le festival de musique de Vence, qui devient le symbole d’une nouvelle manière, plus libre, de diffuser la musique classique. Il tentera d’autres expériences du même type en collaboration, notamment, avec la pianiste Martha Argerich.
Il apparaît avec Yoko Ono et le groupe The Dirty Mac, formé de John Lennon, Eric Clapton, Keith Richards et Mitch Mitchell dans The Rock and Roll Circus, concert filmé des Rolling Stones en 1968. Il apparaît également dans L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut et dans Sansa, un film de Siegfried sorti en 2003, dans lequel il interprète un violoniste passionné et participe ainsi à la bande originale du film. Il est également l’interprète du concerto pour violon composé par Vladimir Cosma pour La Septième Cible de Claude Pinoteau.
En 2008, il devient parrain de l’association « inspiration(s) », dont le but est de rendre la musique classique accessible à tous.
En 2009, un documentaire écrit par Sandra Joxe et Christian Labrande, réalisé par Sandra Joxe et produit par Classifilms/ARTE/INA lui est consacré : Ivry Gitlis, le violon sans frontières, diffusé le 30 mars 2009 sur Arte.
En 2013, il parraine le concert Canto è Soffio4 donné au profit du Fonds de recherche en santé respiratoire5 et de la Fondation du souffle6.
Ivry Gitlis a eu une première fille, Raphaëlle, avec la comédienne France Lambiotte, puis trois enfants avec la comédienne Sabine Glaser dont deux (David et John) sont membres du groupe de rock français Enhancer.
L'école maternelle et élémentaire de Villiers-au-Bouin qu’il a inaugurée en personne porte son nom.
Ivry GITLIS avec trois amis de Musique En Polynésie Michel LEGRAND , Erik BERCHOT et Vahan MARDIROSSIAN
Lors de son séjour en Polynésie Française où deux concerts avaient été programmés accompagné au piano par Yves Henry, l'Association a dû programmé une nouvelle soirée , les deux premières ayant été données à "guichets fermés", pour la troisième, il en sera de même et Ivry GITLIS avait invité tous les élèves de la classe de violon du Conservatoire, ils devront s'installer sur scène auprès du Maître et ils joueront le final ensemble...Une partie du public devra rester debout pendant l'ultime concert.
Une Master Class sur le Lagon !
L'autre souvenir mémorable sera l'extraordinaire Master Class de violon, donnée sur ...une pirogue double sur le Lagon de Punaauia, avec des images inoubliables du Maître, des élèves et un show de Ivry Gitlis avec son Stradivarius (une copie!) donnant un mini concert en maillot de bain sur les eaux turquoises du lagon polynésien !
Merci Maître beau voyage...